AVANT-PROPOS

Initialement, j’avais l’intention d’écrire un manuel abordant la pêche de la nymphe au fil destiné à mes stagiaires afin de leurs proposer des solutions personnalisées en fonction des difficultés qu’ils rencontraient lors de leurs apprentissages. 
Au fil de mes réflexions, j’ai finalement considéré que cette étude pourrait bénéficier à grand nombre de pêcheurs.
L’objectif de cet ouvrage est de permettre aux pêcheurs débutants comme confirmés de pouvoir progresser dans l’acquisition de cette technique. 
Je n’ai pas l’intention ni la prétention d’établir des règles fondamentales et définitives sur la pratique de la pêche de la nymphe au fil. J’ai voulu simplement apporter ma modeste contribution sur une technique de pêche qui, je le sais, est controversée et donne lieux à de nombreux débats dans les magazines spécialisés, sites spécialisés et forum en ligne.
J’ai bien sûr la conviction, pour l’avoir pratiquée dans le cadre de mon métier de guide de pêche professionnel, que cette méthode pédagogique est positive et efficace.
Je me suis donc appliqué à développer et expliquer les principes de base de la pêche à la nymphe au fil, dans un style clair et concis, tout en tenant compte du niveau de pratique de chacun, du débutant au pêcheur plus expérimenté et mettant en œuvre une progression qui s’inscrit dans une démarche logique, cohérente et qui respectant l’ordre des niveaux. 
Sachant que tout apprentissage demande patience et persévérance, cette technique de pêche est indissociable d'une pratique régulière au bord de l'eau afin d'acquérir l'aisance technique et la facilité, deux conditions indispensables pour prendre des poissons dans toutes les conditions et sur toutes les rivières.
Quelques livres ont déjà traité du sujet, mais je ne reconnais pas cette technique telle qu’ils la présentent. C’est pour cela qu’au travers de cet ouvrage, je vais essayer de vous transmettre mon approche de la pêche à la nymphe au fil. Cette approche, je l'ai décomposé en plusieurs étapes, selon le niveau technique et la pratique de tous ceux qui liront ce livre. La pêche à la nymphe au fil est passionnante et pleine de subtilités et de finesses. Cette technique demande aussi de la concentration et de relâchement pour arriver à voir une ligne qui dérive parfaitement.
Quand notre ligne est portée tout en souplesse, que nos mains n’ont plus qu’à jouer avec la canne, tous nos sens alors rentrent en éveil.
Evidement, tout cela passe par l’acquisition de bases solides qui permettront au pêcheur débutant de pouvoir progresser en intégrant graduellement des nouveaux éléments techniques.
J’ai démarré la musique très jeune, j’en ai fait mon métier pendant plus de 35 ans. Si je vous en parle, c’est que j’y retrouve beaucoup de similitudes avec la pêche. Ce sont deux passions qui demandent un long apprentissage et de l’expérience. Comme dans tous les domaines, certains ont des prédispositions, d’autres doivent pratiquer avec persévérance pour atteindre un même niveau, mais l’essentiel c’est le plaisir que chacun va y trouver.

J’ai débuté la pêche à la mouche en 1990 un peu par hasard. N’ayant personne dans mon entourage qui pratiquait cette technique, j’ai vite rencontré de grandes difficultés, en particulier pour lancer, le choix des mouches, les bas de lignes…Pour tout vous dire ma progression fût très lente durant mes premières années. Au fil du temps, j’ai fait de belles rencontres avec de fortes personnalités très différentes les unes des autres. Toutes ces personnes m’ont permis d’enrichir ma technique, m’ont transmis la passion de la pêche à la mouche ou bien tout simplement m’ont fait découvrir de merveilleux lieux de pêche. 
Elles mon permis aussi de construire mon univers et d’affirmer ma personnalité en tant que pêcheur, je leur dois beaucoup et leur en suis reconnaissant.
 

Ma génération fait encore partie de celle qui est venue à la pêche à la mouche pour le plaisir de leurrer un poisson en surface avec une mouche sèche artificielle et lancer de la soie.
Je pense qu’il faut aussi savoir vivre avec son temps. Aujourd’hui la pêche en nymphe au fil fait partie intégrante de la panoplie d’un pêcheur à la mouche moderne.
Pour devenir un bon pêcheur à la nymphe au fil, de mon point de vue, il faut avant tout être débarrassé des problèmes de lancer, maîtriser ses dérives, adapter le matériel…
Pour moi c’est comme un puzzle, on a les pièces, il faut qu’elles soit toutes réunies dans le bon sens pour augmenter ses chances de réussites. Comme pour la musique, il faut maîtriser son instrument, travailler ses gammes, pour pouvoir profiter pleinement de la musique et du musicien en devenir.
Depuis 2012, je porte la double casquette de Moniteur-Guide de pêche spécialisé mouche et compétiteur. Si j’évoque la compétition, c’est parce qu’elle a permis ces dernières années de faire évoluer rapidement la technique de la pêche à la nymphe au fil.  Depuis que je pratique la compétition, j’ai toujours pensé qu’à un certain moment on en ferait le tour. Les meilleurs compétiteurs au monde dont font partie l’équipe de France, font toujours évoluer cette technique par leurs recherches permanentes du petit détail qui va faire la différence. Mon métier de guide m’a permis de voir l’évolution des pêcheurs vers cette technique. Je reste toujours vigilant sur le fait que la base de la pêche à la mouche, c’est lancer de la soie avec une mouche sèche. Je ne forme aucun de mes stagiaires à la nymphe au fil s’ils n’ont pas les bases de la  pêche en sèche. Savoir faire dériver une sèche en surface sans draguer, nous permettra par la suite de mieux comprendre les dérives en nymphe. Il me paraît important de le rappeler car je vois trop de pêcheurs prendre ces raccourcis.

 

 

PRESENTATION

 

Il existe d’autres techniques de pêche à la « la nymphe au fil » que l’on peut pratiquer à l’aide d’une soie classique (fil plaqué ou Frisque, méthode Marcel Roncari, pêche à la roulette…). 
La méthode que je vais vous présenter dans cet ouvrage est la pêche en nymphe au fil  pratiquée avec une soie en 0.55 centièmes et entre 6 et 7 mètres de fil selon la longueur de canne utilisé, c’est ma manière de procéder et la plus proche de celle qui est pratiquée en compétition. 
Je ne vais pas la nommer car c’est une technique qui synthétise un ensemble de pratiques semblables qui ont été développées simultanément par des compétiteurs de plusieurs pays (nymphe au fil à l’Espagnole, à la Tchèque, French nymphing…).
La pêche à la « nymphe au fil » présente de nombreux avantages en termes d’efficacité et de rentabilité mais aussi certains inconvénients.
Je me suis appliqué dans cet ouvrage à traiter uniquement les fondamentaux de cette technique par le biais d’une approche rigoureuse et explicite. Pour être maîtrisée, cette technique de pêche nécessite, d’être aborder de façon méthodique.
La pêche à la nymphe peut se pratiquer sur tous les cours d’eau, des plus étroits au plus larges. Mais la distance de confort de pêche à « la nymphe au fil » avec une canne à mouche a ses limites.
Pour ma part, la distance optimale de pêche se situe entre 3 et 6 mètres. C’est à ces
distances que je ressens le plus de plaisir, on possède alors plus de contrôle, plus de
précision, avec des dérives plus efficaces.
En dessous d’une distance de pêche de 3 mètres, j’aborde le poste différemment de manière à avoir une approche plus discrète pour éviter de mettre en alerte des poissons de bordures. Je vais pratiquer une pêche très amont et balayer cette zone de la berge ou je me trouve vers le centre de la rivière.
Au-delà des 6 mètres, le manque de longueur de nos cannes va rendre la pêche plus difficile. Pour ne pas perdre notre angle de 45° de la tenue de la canne lors de la dérive, il faudra compenser par un relever de notre épaule et un allongement du bras pour retrouver cet angle qui permet une bonne dérive. En mettant sous tension notre épaule de manière répétitive, on risque alors de se blesser (tendinite, micro traumatisme…).   
En effet, pour espérer atteindre de grandes distances, cette technique demande un bras de levier plus important. Ce qui suppose d’avoir acquis une maitrise gestuelle du lancer déjà bien avancée.
Votre matériel sera plus adapté à une distance de pêche se situant entre 3 et 6 mètres.
Une longueur de canne de 10’ suffira  pour porter votre ligne naturellement sans effort, sa légèreté la rendra plus maniable ce qui vous aidera aussi dans vos lancers. 
Vous pourrez alors contrôler votre dérive si vous respectez le rapport distance de pêche et longueur de canne.
C’est pour cela que je vous conseille de rester dans ce que j’appelle la ‘’zone de confort de pêche’’.
Faites le choix de vos cours d’eaux et de vos secteurs de pêche en fonction de votre niveau.
Pour ceux qui débutent dans cette technique de pêche, je vous conseille de privilégier les cours d’eaux d’une largeur moyenne entre 5 et 15 mètres.
Sur le choix des nymphes, nous verrons quelques modèles de nymphes régulièrement utilisées. Certains attachent beaucoup d’importance à pêcher avec une grande variété de nymphe.
Personnellement je pêche avec un nombre restreint de nymphe, cela évite de se perdre dans le choix du modèle. A titre personnel, je décline mes nymphes favorites en 4 à 5 poids (lestages) différents. Pour moi, la confiance que j’accorde à mes nymphes est également un facteur important. Généralement, ce sont celles qui ont fait leur preuve.
Il est nécessaire d’avoir plusieurs lestages afin de pouvoir prospecter des veines d’eau de différentes profondeurs mais aussi de courants plus ou moins soutenues.
La taille de la nymphe devra également être adaptée aux insectes vivants sous l’eau au stade larvaire. Les invertébrés les plus présents dans nos cours d’eau sont les plécoptères, trichoptères et éphémères. Mais nous verrons que les modèles de nymphe sont plutôt incitatifs qu’imitatifs. 
Le bas-de-ligne a aussi son importance dans la pratique de la nymphe au fil, comme dans toutes les autres techniques de pêche à la mouche. Il existe différentes façons de construire ce bas-de-ligne, sur un mode dégressif avec ou sans nœuds. C'est ce que l'on a coutume d'appeler dans le jargon "une queue de rat". On peut aussi utiliser un mono filament, c'est-à-dire un nylon de même diamètre. Nous développerons par la suite les avantages et les inconvénients de chacun.
Cette technique reposant principalement sur le visuel, nous utiliserons des fils de couleurs.
Il est fondamental d’avoir un fil couleur afin de pouvoir suivre notre dérive et de percevoir la touche. Le choix de la couleur est propre à la vision de chacun.
Pour ma part, j’utilise un monofilament couleur sur toute sa longueur, il me permet aussi de suivre toute ma phase de lancer.
Le lancer est un élément fondamental, c’est lui qui conditionne la dérive.
Personnellement, j’utilise un lancer symétrique et rectiligne. Le but étant de lancer du fil de la même manière qu’on lance avec une soie, avec des changements de trajectoires aériennes, en organisant le lancer en direction d’une cible.
Dans un premier temps le visuel va organiser votre lancer afin que cela devienne un ressenti ultérieurement.
Dans « la nymphe au fil », c’est le lest de la ou des nymphes qui va entrainer la ligne. C’est pourquoi il faudra adapter le timing du lancer afin de maintenir une tension permanente sur le fil.
La dérive de votre ligne devra se faire à la limite de la souplesse et de la tension.
Si la ligne est trop tendue : le poisson gardera moins longtemps la nymphe en bouche, la touche sera alors très rapide rendant le ferrage quasiment impossible.
Une ligne trop tendue peut aussi vous faire draguer (couper les différentes veines d’eau), dans ce cas la trajectoire de votre dérive ne sera pas naturelle et se justifiera par un manque de touches.
Si la ligne est trop souple: le poisson gardera la nymphe plus longtemps en bouche alors la détection visuelle de la touche sur le témoin coloré s’effectuera en retard, entraînant là aussi un ferrage dans le vide.
Dernier point développé dans cet ouvrage : la pêche loisir et la pêche en compétition.
De nos jours de plus en plus de pécheurs loisirs côtoient des compétiteurs dans les clubs mouche ou par le biais des réseaux sociaux.
Personnellement je ne suis pas hostile à la pêche en compétition, étant moi-même compétiteur et Moniteur-Guide de pêche et investi dans mon club mouche.
Mais je voudrais pointer du doigt la tentation de certains de vouloir "mettre la charrue avant les bœufs" selon l'expression populaire. En prenant des raccourcis, certains pêcheurs loisirs se perdent totalement dans cette technique. Ils pensent que les informations glanées auprès des compétiteurs suffiront à maîtriser cette technique, tout en leur permettant d'améliorer leur rentabilité au bord de l'eau. Dans les faits, il n’en est rien et cela conduit le débutant au découragement et à la frustration car la pêche à la nymphe au fil nécessite rigueur, méthode et apprentissage par étapes. Grisés par des succès ponctuels sur certaines rivières et des conditions favorables, d'autres pêcheurs pensent maîtriser cette technique, oubliant par là-même un détail essentiel. Il existe un fossé entre promener des nymphes au fond de l’eau en prenant quelques poissons actifs de temps à autres et acquérir une grande régularité de prise de poissons dans tous les cours d’eaux et par toutes les conditions.
C’est pourquoi, je vous conseille de ne pas brûler les différentes étapes indispensables à la maitrise de cette technique qui vous apportera un plaisir et une efficacité maximale.

 

1er CHAPITRE.

PRINCIPES FONDAMENTAUX POUR ELABORER UNE PECHE BIEN CONSTRUITE.

Le temps passé avec mes stagiaires au bord des rivières, durant ces dernières années en tant que Moniteur-Guide de pêche spécialisé mouche, m’a permis d’élaborer un protocole pédagogique précis afin de leur transmettre de bonnes bases pour débuter la pêche en nymphe au fil. Au fil des pages de cet ouvrage, je vais essayer de répondre aux nombreuses questions que se pose un débutant face à cette technique et lui apporter tous mes conseils afin qu’il puisse progresser sans trop de difficultés. 
Dans tout apprentissage, quel qu’il soit, il est important d’éviter de prendre de mauvaises habitudes. Au fil du temps et des répétitions, ces dernières peuvent constituer autant de freins, voire des obstacles insurmontables qui vont bloquer la progression du pêcheur débutant. C’est souvent un facteur générateur de frustration qui peut occulter le plaisir qu’on peut éprouver en pratiquant cette technique.

 

STABILITE ET RELACHEMENT

 

Pour le pêcheur qui désire acquérir un maximum de maîtrise, le corps ne doit pas être une entrave à l’acquisition de la technique. C’est un préalable pour que le mental soit disponible, libéré et ouvert à l’apprentissage, ce qui facilitera l’extériorisation de la sensibilité. Au début de l’apprentissage, des tensions musculaires dues à la mise en place de la technique peuvent engendrer quelques douleurs aux niveaux des épaules, du cou, de la nuque, du dos et des bras…Cette partie du corps est extrêmement sollicitée par le pêcheur à la nymphe.
C’est pour cela qu’il faudra essayer d’être le plus relâché possible afin d’éviter ce genre de gène fonctionnelle. Dans la pratique, l’épaule est l’articulation la plus sollicitée du fait de la gestuelle spécifique de la pêche à la mouche en général et de sa perpétuelle mobilité en action sur la rivière.
L’épaule étant l’articulation comportant le plus grand degré de mobilité de notre organisme, elle est beaucoup plus sujette à certaines tensions.
La répétition des gestes mal effectués lors de la pratique du lancer peut engendrer des micros traumatismes au niveau de tendon ou des muscles responsables de tendinites ou de contractures musculaires.
Ces atteintes de la coiffe des rotateurs de l’épaule se retrouvent chez le novice qui persiste dans des gestes mal réalisés avec force durant de longues parties de pêche, similaires à la crampe de l’écrivain ou d’un torticolis Selon une loi de la biomécanique,  pour qu’un muscle ou un groupe musculaire se contracte il faut que son antagoniste se décontracte. Par conséquent, pour que les muscles moteurs du coté droit se contractent, il faut que le tronc et que le bras gauche soient relâchés et inversement. 
C’est pourquoi il conviendra de corriger chez le débutant tout mouvement mal exécuté dès le début de la pratique de la pêche à la mouche.
Rien d’alarmant sur le sujet, mais un minimum de prévention n’a jamais fait de mal à personne. Auprès d’un public adolescent et adulte, c'est-à-dire entre 15 et 45 ans, ces lésions sont plutôt rares. Entre 50 et 70 ans, le processus biologique du vieillissement est en route, on va perdre du tonus musculaire, de l’amplitude au niveau des articulations, de la souplesse…. Pour ceux qui en ressentent le besoin, je vous conseille un petit échauffement avant chaque sortie de pêche. Ça peut paraître ringard, mais pour tout autre sport vous le feriez. 

POSITION

 

Trouver la position juste, c’est peut-être banal ou naturel sur la terre ferme. Au milieu d’un courant, c’est un autre problème. D’autant  que les fonds aquatiques ne sont pas toujours uniformes et plats (cailloux glissants, anfractuosités, algues, troncs d’arbre immergés…). La profondeur de l’eau et la force du courant aidant, l’exercice peut même tenir de la gageure. Quand on débute, il est important de se positionner sur un fond stable, plutôt sablonneux.
Lorsque vous aurez réalisé ce parfait équilibre, la prise de conscience du contact avec le sol est importante pour la stabilité du corps  et sa détente. Nous ne percevons pas forcément les crispations musculaires parasites quotidiennes, car notre attention est constamment sollicitée par notre environnement ou des objectifs à atteindre.
En résumé, pour être dans les meilleures conditions pour propulser la ligne, le bas de notre corps doit être stable ‘’ ancré ‘’ mais sans rigidité afin de maintenir un équilibre d’une jambe sur l’autre. Ce qui permettra au haut du corps de se relâcher sans développer de gène physique.
Abordons maintenant le lancer proprement dit. 

 

LE LANCER 

 

Le lancer à la mouche est aussi important que peut l’être le service au tennis, il engage l’action. Il est possible de pratiquer différents types de lancer.
Le lancer ovale est le plus pratiqué, il se caractérise par une trajectoire aérienne qui propulse la nymphe en hauteur rendant la pêche difficile dans les cours d’eaux encombrés d’espaces végétalisés. 
Le lancer que je pratique est un lancer linéaire qui permet une plus grande précision. Sa trajectoire permet de faire impacter la nymphe en premier dans l’eau et de passer sous les obstacles.
Dans un  premier temps, nous allons nous concentrer sur l’objectif à atteindre en délaissant la dérive.
Pour atteindre notre cible, il nous faudra effectuer  un lancer rectiligne, sur une tension juste, avec le fil et la nymphe alignée sur l’avant par le biais de trajectoires choisies.
La nymphe devra passer par-dessus la pointe du scion, pour éviter que celle-ci heurte malencontreusement la canne, au risque de la casser.
Le corps doit être placé vers l’amont de la rivière orienté de 3/4 vers la rive opposée.
Se placer sur son coup droit, sur un fond stable pour trouver un bon équilibre des jambes et concentrer son énergie sur le haut du corps.
Pour débuter, privilégier un bas de ligne avec une seule nymphe cela évitera de vous emmêler de façon répétitive.
Pour vous mettre dans les meilleures conditions, choisissez un courant porteur homogène, assez long, moyennement rapide, et dégagé de végétation.

 

1er exercice :

 

Sortez, 2 fois la longueur de la canne en fil.
Démarrez en plaçant votre canne sur un plan horizontal à l’arrière, le fil positionné sur l’aval en vous servant de la traction du courant comme appui pour obtenir une tension de votre fil.
Relevez la pointe de votre scion sur un angle de 45° vers l’avant et lancez votre fil vers l’amont de la rivière avec une vitesse progressive et non explosive.
La pointe de votre scion va suivre une ligne droite imaginaire en direction de la cible choisie.
Jouer sur la vitesse pour mettre la canne en action et pas sur la force.
Prendre comme image la course du sauteur en longueur, la vitesse maximale s’effectuera sur les 20 derniers centimètres avec un arrêt de canne en bout de votre gestuelle qui correspond au pied d’appui sur la planche du sauteur en longueur.
Il faut de la progressivité dans votre vitesse d’exécution vers l’avant car votre nymphe au départ se trouve sur le fond de l’eau à l’arrière. Elle ne pourra sortir correctement dans une trajectoire rectiligne, en raison de la pression exercée par l’eau. 
Le fait de relever le scion selon un angle de 45°, va permettre de décoller la nymphe progressivement du fond.
Il est important d’avoir sa ligne tendue à l’aval, afin de  retrouver cette tension sur le lancer amont, ainsi  votre ligne se déploiera dans sa totalité, la nymphe impactera alors l’eau en avant de la ligne.
Sur la phase du lancer vers l’amont, l’ensemble de la ligne doit passer par-dessus la pointe du scion de la canne.

REPRISE DE LA LIGNE EN FIN DE DERIVE POUR RELANCER
 
Comme je l’évoquais précédemment, si votre nymphe est proche du fond sans aucune tension de ligne au moment de relancer, cette détente de ligne associée à la pression de l’eau rendra l’extraction de la nymphe hors de l’eau difficile, aléatoire et sans aucun contrôle de trajectoire.
La nymphe  finira sa course soit dans la végétation, soit dans la canne ou au mieux votre nymphe retombera en paquet dans l’eau. Par conséquent, pour éviter cet inconvénient, il faut qu’en fin de dérive, vous releviez progressivement votre canne afin que la nymphe remonte vers la surface de l’eau pour vous permettre de pouvoir relancer sur la tension de la ligne.    
Relancez la ligne en fin de dérive instantanément, n’est pas toujours très simple pour un débutant.
Quand on débute, on n’est pas dans le ressenti. A ce stade, c’est essentiellement grâce au visuel que vous allez pouvoir corriger votre gestuelle.

 

2ème exercice.

 

L’étape avant de relancer la ligne vers l’amont va consister à relever la canne en fin de dérive pour faire remonter la nymphe au niveau de la surface, vous pourrez alors relancer directement vers l’amont, à condition que votre ligne soit tendue. Servez vous de la traction du courant pour tendre votre ligne.
Faites glisser votre nymphe sur la surface de l’eau avec un élan et une vitesse progressive.
L’augmentation de la vitesse doit s’accomplir en fin de gestuelle, sans aucune rupture dans la propulsion.
A travailler également sur le revers.   
 
L’exercice 1 et 2, devront être répétés afin d’automatiser cette gestuelle.
Pour l’instant peu importe la dérive, tous les efforts doivent être concentrés sur la base de ce lancer, il permettra par la suite d’être plus précis et de passer à l’étape suivante pour travailler les trajectoires, les changements de direction et les ciblages.
 
A ce stade, vous êtes capable de lancer une ligne de l’aval vers l’amont sur une trajectoire rectiligne et de relancer votre ligne directement après avoir relevé votre canne en fin de dérive en ayant fait glisser votre nymphe à la surface avec une tension constante de votre ligne de l’arrière vers l’avant. Rappel d’un point fondamental, la vitesse du lancer doit être progressive avec une accélération sur les 20 derniers centimètres avec un arrêt de canne au bout de votre gestuelle afin de transmettre toute l’énergie. La ligne passera par dessus la pointe de votre scion.

 

CIBLAGE, TRAJECTOIRE
 
Qu’est ce qu’on appelle le ciblage et quelle est son utilité dans la technique de la pêche à la nymphe au fil ? En pratique il faut imaginer une cible virtuelle sur l’eau, de la même manière que l’on viserait un gobage à la mouche sèche. Cette cible virtuelle est de l’ordre de la représentation mentale. Ce gobage imaginaire à la surface de l’eau sera notre cible à atteindre. C’est ce qu’on va appeler « le ciblage ». A la pêche en sèche, on va voir le gobage qui signale au pêcheur que le poisson vient se nourrir en surface et qui lui permet de localiser sa future prise.  Lorsqu’on pêche à la nymphe, l’essentiel se passe sous l’eau. Par conséquent, le pêcheur devra imaginer où le poisson peut se trouver. D’où la nécessité de cibler en amont dans la veine pour que la nymphe arrive à la bonne profondeur. On reparlera du ciblage par la suite quand on parlera des dérives. Mais il est important d’en dire quelques mots pour la clarté du propos. En effet, il faudra intégrer la dérive pour faire mouche dans la cible. C’est à ce stade qu’intervient la notion de trajectoire. En mathématiques ou en physique, la trajectoire désigne la ligne décrite par un objet en mouvement. A la pêche à la nymphe, la trajectoire va caractériser le parcours de la nymphe pour atteindre sa cible.
Notre corps devra s’orienter suivant la cible choisie, on va tracer une ligne droite d’un point A vers un point B, en mettant en place tout ce qu’on a vu jusqu’à présent sur le lancer.
Il faudra un bon dégagement sur l’arrière pour pouvoir travailler les différentes trajectoires avec les replacements de ligne sur l’arrière.
Une gestuelle à travailler également sur le revers.
 A ce stade, il faut bien maîtriser la phase du lancer afin d’acquérir une régularité dans les trajectoires.
Les replacements et les ciblages vont évoluer lorsque nous aborderons le niveau supérieur.

 

DERIVES ET DETECTION DES TOUCHES

 

Avec ce sujet, nous entrons forcément dans la pêche, celle qui va forcément nous amené vers la prise du poisson si elle est bien exécutée. Une bonne dérive sera le résultat de multiples facteurs, mais en premier lieu d’un lancer bien effectué. On peu être un très bon technicien, avoir les plus belles nymphes dans sa boîte, mais ce qui va faire la différence, entre un très grand pécheur capable de capturer régulièrement du poisson par toutes les conditions et un pécheur inconstant : c’est la dérive !!!

Qu’est-ce qu’une bonne dérive lorsqu’on débute ?

En préambule, il n’est pas inutile de rappeler que la dérive c’est la manière dont la nymphe va évoluer dans une veine d’eau. Pour un maximum d’efficacité, cette évolution doit être la plus naturelle possible. C’est à dire qu’elle doit s’effectuer à la même vitesse que le courant porteur, tout en évitant de couper les différentes veines d’eau. Dans un premier temps, c’est notre témoin de couleur intégré dans le bas de ligne qui va permettre au pêcheur d’apprécier la qualité de sa dérive et de détecter les touches. C’est là qu’entre en jeu la mémoire visuelle  qui va lui permettre de faire la différence entre une bonne et une mauvaise dérive et de détecter la touche.  La mémoire visuelle permet de retenir des images pour comprendre et retrouver une information. Une fois l’information perçue par le cerveau, celle-ci s’ancre de façon durable dans notre mémoire. En pratique, le témoin devra être maintenu à l’oblique de la surface de l’eau, alors qu’il dérive de l’amont vers l’aval de la rivière. Il faudra maintenir ce fil témoin le plus stable possible tout en l’accompagnant durant toute la dérive. L’évolution de ce fil témoin traduit la manière dont la nymphe évolue sous la surface d’où l’intérêt d’y porter toute son attention. Il permettra par la suite de visualiser toutes anomalies sur votre ligne (ralentissement, déplacement, tirée inopinée…).
 La main libre tiendra le fil selon un angle d’environ 40°, elle réduira la longueur de ligne au fur et à mesure de sa descente vers vous en l’adaptant à la vitesse du courant. La tension sur le fil par votre main libre devra être, ni trop tendue, ni trop souple, il faut une tension juste (croquis 1).

 

Votre ligne devra être portée le plus naturellement possible par le courant d’un point A (ciblage), vers un point B (fin de dérive) en évitant tout dragage.
Il y a beaucoup à dire sur cette notion sur laquelle le débutant vient butter et que le pêcheur confirmé redoute. Un bas de ligne trop tendu, une animation excessive de notre ligne et voilà que l’évolution de la nymphe accélère, change de veine d’eau. C’est le meilleur moyen de dissuader le poisson car elle ne dérive plus comme une larve le ferait naturellement au fil de l’eau. Lorsqu’on pêche sur la surface avec une mouche sèche, il est aisé de repérer ces accélérations inopinées. Mais à la pêche à la nymphe au fil, la dérive de la nymphe se passe sous la surface et le dragage de la nymphe est bien plus difficile à déceler. 
J’observe souvent chez mes stagiaires une rotation du buste en milieu de dérive. La rotation du buste va modifier le positionnement de la canne sur vous-même. De telle sorte que le pratiquant va tracter le bas de ligne et les nymphes, qui vont alors changer de trajectoire. C’est encore un autre facteur de dragage dont on a parlé précédemment.  
L’incidence du poids de la nymphe sur la qualité de la dérive est également à considérer. Il faudra choisir le ou les poids des nymphes selon que l’on pêche avec une ou deux nymphes en fonction de la vitesse et la profondeur du courant, je sais la difficulté de ce choix pour un débutant.
Je vous en ai parlé auparavant, votre témoin couleur va devenir l’élément visuel le plus important de votre dérive, c’est lui qui va vous indiquer si vos nymphes sont trop lourdes ou trop légères. Si votre témoin couleur passe perpendiculaire à l’eau, c’est que vos nymphes sont trop lourdes, elles ne sont pas portées naturellement par le courant et vous allez draguer plus rapidement. Sur-lester est une option possible mais nous le réservons pour des situations particulières que nous aborderont ultérieurement.
En maintenant votre témoin couleur à l’oblique dérivant de l’amont vers l’aval de la rivière, vous aurez une dérive plus naturelle et vous serez plus proche du lestage idéal.
C’est le fait de bien choisir le poids de sa nymphe en fonction de la vitesse du courant et de la profondeur qui permettra au témoin de dériver de manière oblique. 

Détecter la touche, une attention de tous les instants.

Pour un débutant, il est difficile de comprendre quels sont les signes qui attestent d’une touche et en particulier le moment où le poisson se saisi de la nymphe.
Les choses se compliquent si la nymphe s’accroche sur un rocher, une algue ou un obstacle immergé lors de la dérive. Ce qui peut laisser penser au pêcheur que le poisson s’est saisi de la nymphe.
Certaines personnes comparent la touche en nymphe à celle de la pêche au ‘’Toc’’. 
C’est à dire qu’au moment de la prise de l’appât par le poisson, le pêcheur ressent une brève tirée dans la canne. Ce qu’on appelle dans le jargon « le toc » qui est de l’ordre de la sensation physique.
Effectivement, à la pêche à la nymphe, dans certains cas, la touche peut être perçue de cette manière, et il y a plusieurs raisons à cela.
La première est due à un ferrage trop tardif. C’est une erreur fréquente chez le pécheur débutant car il ne sait pas encore ce qu’il doit voir et il décroche alors le poisson une fois sur deux. 
Une autre des raisons, c’est quand le poisson est très actif, les touches alors sont très marquées et comparable à la sensation du pêcheur au ‘’Toc’’. La dernière à laquelle je pense, c’est quand on pêche sur-lesté sur le fond, fil tendu en direct sur le poisson, là aussi la touche est marquée comme au ‘’Toc’’.
De manière générale, il faut éviter ce type de touche qui est la cause de nombreuses décroche des prises. Il ne faut pas oublier qu’un poisson prenant une nymphe artificielle (non comestible), rejette la nymphe en une fraction de seconde. C’est pour cela, que nous allons essayer de comprendre comment visualiser la touche sur notre témoin couleur afin de ferrer le poisson bien avant ce fameux ‘’Toc’’.
Au risque de me répéter, c’est très important d’intégrer une mémoire visuelle de votre témoin couleur qui dérive toujours de la même manière à la vitesse du courant. C’est vraiment sur ce point là qu’il va falloir s’appuyer pour détecter toutes touches.

 

 

Quelques anomalies dans votre dérive permettant de visualiser vos touches sur votre témoin couleur :
-Un ralentissement du témoin, ferrage immédiat.
Alors que votre témoin dérive régulièrement à la vitesse du courant, une des premières anomalies à intégrer et visualiser, c’est un ralentissement de votre témoin. La ligne ne descend plus à la vitesse du courant. 
Il peut y avoir plusieurs raisons à ce phénomène :
⦁     Un poisson c’est saisi de la nymphe.
⦁     On s’accroche sur un caillou, des herbes, une branche…
Au début, on n’est pas encore capable de faire la différence entre un poisson et une accroche sur le fond, cela viendra avec l’expérience. 
Dans tous les cas, il faudra ferrer sans hésiter. 
Croquis 2 : ralentissement du témoin couleur.

-Ecart de trajectoire, aucune hésitation.
Votre témoin fait un écart promptement ou anormalement à droite ou à gauche de votre trajectoire initiale :
⦁    C’est forcément un poisson. Il faut ferrer.
Dans ce cas, il n’y a aucune hésitation à avoir.
Croquis 3 : Témoin s’écartant de sa dérive initiale.

-Plongée du témoin, un petit ferrage s’impose.
Votre témoin se détend et plonge alors que vous maintenez votre tension du fil :
⦁    Un poisson c’est saisi de la nymphe en remontant vers la surface sans redescendre immédiatement vers le fond. Ferrer très rapidement pour résorber le mou. 
⦁    La nymphe se pose sur un rocher à mi-hauteur, il va se passer la même chose que pour un  poisson, une ligne qui se détend et qui plonge.
⦁    Dans le doute, un petit ferrage suffit.
Croquis 4 : Témoin plongeant sur le fond.

 

 

LE FERRAGE
 
Le ferrage est une action assez difficile à initier, tant les gens sont différents.
Lors de mes enseignements, j’ai remarqué à quel point le caractère de mes stagiaires peut influer sur la manière dont ils exécuteront le ferrage du poisson lors de la perception de la touche. De manière générale, avec des gradations plus ou moins prononcées selon les cas, on peut dire que certains vont être trop vifs, voire très explosifs au risque de casser la pointe du bas de ligne et perdre le poisson. A l’opposé, un ferrage trop lent n’est pas satisfaisant non plus car il occasionne la décroche du poisson. Ces deux tendances et leurs nombreuses variantes peuvent aisément s’expliquer dans la mesure où chez le pêcheur néophyte, le ferrage est un geste instinctif et incontrôlé qui relèverait presque de l’action réflexe au vu de la touche. Avec l’expérience et une pratique assidue,  il devra apprendre à contrôler son geste. Le manque de concentration à la touche et le contretemps qui en résulte constituent deux autres facteurs qui vont également déterminer la qualité du ferrage et le bon tempo dans son exécution.

 

Qu’est ce qu’un bon ferrage ?

Un bon ferrage dans le tempo adéquat nécessite de prendre en compte quelques paramètres importants pour éviter certaines casses sur le poisson ou bien que les nymphes finissent dans les arbres. Ce que j’observe le plus souvent chez le débutant, c’est trop d’amplitude et d’explosivité dans la réalisation de leurs ferrages d’où les problèmes cités ci-dessus. Pour moi le ferrage doit être court et dynamique. N’oublions pas que notre main libre va aussi jouer son rôle en maintenant le bas de ligne en tension juste. Cette tension juste permet d’être en contact quasiment direct avec la touche et d’agir au moindre mouvement suspect du témoin coloré, soit de sentir la tirée instantanée sur le fil.

Les deux mains en action.

Le ferrage se fait avec vos deux mains de façon synchrone avec la tirée répartie entre la main tenant le fil et la main tenant la canne,  l’amplitude de l’action du ferrage devra être courte, environ 40 centimètres. En cas d’échec, les nymphes ne sortiront pas de l’eau pour finir leurs courses dans les arbres. Un ferrage avec une grande amplitude et beaucoup de vitesse augmente les risques de casse du bas de ligne (surtout lors de l’emploi de nylons de faible diamètre) entraînant la perte du poisson. Au mieux les nymphes risquent de finir accrochées dans les arbres en cas de loupé.
En tout cas rien ne remplacera la pratique et le nombre de prises pour acquérir le bon dosage de cette gestuelle.
On en revient  toujours à l’adage : «Plus le geste sera répété en situation plus il sera maitrisé».

 

SUITE PROCHAINEMENT (choix du matériel).

                                                                                                  

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Prise en main

 

Dès ma première prise en main, j’ai été surpris par le parfait équilibre de la canne et sa légèreté. D’ailleurs le conseil que je peux vous donner, c’est d’y passer un moulinet des plus légers pour optimiser les sensations afin que l’ensemble ne devienne plus que le prolongement de votre bras.  Une canne en 10’ est la polyvalence par excellence, et la soie de 2 la discrétion des posés. Beaucoup de techniques peuvent être utilisées, soit en soie flottante : sèche, sèche/nymphe en tandem, nymphe et au fil plaqué ; soit en pêche au fil : nymphe au fil,  sèche/nymphe en tandem.   J’ai commencé par la pêche en petit cours d’eau chez moi sur le Haut-Agout, la rivière à cet endroit fait entre 4 et 8 mètres de large. Les poissons en moyennes mesurent entre 20 et 30 cm. 

 

Pêche en sèche

 

Toutes mes premières sorties avec la River Gem 10’#2 ont été consacrées à la pêche en sèche, car pour moi c’est là qu’on voit si la puissance annoncée est bien respecté. J’ai essayé la canne avec la soie  DT2F Pozzolini Superline Speedcast, l’ensemble est parfait.   Je suis tout de suite surpris avec quelle facilité on lance une soie de 2. La progressivité de la canne permet des lancers très fluides et des posés  très précis et discrets, ce qui est importants dans ces petits cours d’eaux ou  la méfiance des poissons est de mise. La canne plie bien jusqu’au talon même sur des petits poissons, ce qui évite les décroches et décuple le plaisir dans la tenue du poisson.  Pour les compétiteurs, j’ai aussi essayé la canne avec une soie règlementaire en 0.55 de diamètre et j’ai pu lancer la soie avec une sèche et un bas de ligne de 2.5 m à une dizaine de mètres, sans vent bien entendu, cela reste important dans la vitesse d’exécution en compétition.  

 

Pêche en nymphe

 

Pour les pêches en nymphe au fil, on retrouve les propriétés qu’on a avec la soie de 2, la progressivité de la canne permet de lancer du fil entre 8 et 10 mètres avec des nymphes légères. Pour optimiser le plaisir, il faut rester sur des fils très fin et une pêche légère. Grace à la vitesse du blanck, la précision est aussi au rendez-vous.    J’ai pêché en moyenne rivières telles que la Dourbie pour la Truite, et l’Aude pour la pêche des Ombres Communs. Là encore ma surprise est grande, lancer une soie de 2 avec cette canne entre 15 et 20 mètres est déroutant, on a la sensation de lancer une soie de 4 tellement c’est facile. 

 

Au combat

 

Posséder une canne River Gem 10’#2  sur une rivière aux eaux calcaires et claires comme la Dourbie, est une alliée de taille tant la délicatesse des posés pour leurrer ces poissons en sèche est importante. J’ai eu la chance de tenir une jolie truite de 40 cm, la canne à fait le job, la canne plie mais sa réserve de puissance m’a permis de mettre le poisson à l’épuisette et de me procurer un plaisir inoubliable.  On connait la fragilité des lèvres de la bouche d’un ombre et sa capacité à dévaler et tournoyer lors de sa prise, aux risques de se déchirer la lèvre ou de se décrocher.  Plus la canne est puissante, plus on amplifie ce phénomène. La canne River Gem 10’#2, plus progressive jusqu’au talon, limitera certaines décroches en accompagnant le poisson dans son combat.    

Conclusion

Pour les amoureux des pêches fines en sèche et en nymphe, sur  petites et moyennes rivières, cette canne est sensationnelle, une canne émotion !!!

 

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